“Five Minutes”, Kendrick Lamar et la Motown : on a parlé avec Her

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Couronnés gagnants du prix Deezer Adami VIP au printemps, leur titre « Five minutes » donne une furieuse envie de groover et le clip hypnotique qui l’accompagne ne quitte plus nos têtes. Her, c’est une rythmique et un flow imparables incarnés par deux jeunes gentlemen en costume, Victor Solf et Simon Carpentier.

En concert en septembre dans le cadre du festival I’m From Rennes et en novembre avec le festival Les Inrocks, le duo avait répondu aux questions de Deezer à l’occasion d’un concert en Allemagne.

Entre la Bretagne et le Michigan, portrait de deux jeunes hommes dans le vent.

 

1/Aux sources

Soul ou Pop ? Les deux diraient-ils. Dans une précédente interview, lorsqu’on leur demandait comment définir leur musique, ils répondaient “Her serait Soul Pop mais nous sommes sous l’influence de pleins d’univers différents.”

Le duo nous a parlé de son ancrage soul mais pas que.

  • Simon : “On ne s’est jamais posé la question de savoir si on allait chanter en français ou en anglais, c’était de l’anglais depuis le départ. C’est venu assez naturellement parce qu’on écoute que de la musique américaine et anglaise. J’ai passé du temps dans le Michigan, je suis allé à Détroit et j’aime beaucoup le son de la scène Motown. La soul aussi, j’aime les artistes américains comme Shuggie Otis. C’est un très très bon artiste et sa musique est toujours très actuelle et très cool. […] J’aime aussi beaucoup Jean-Louis Murat. Ça ne ressemble pas vraiment à ce qu’on fait, ce n’est pas le même son, mais j’ai aussi écouté beaucoup de jazz, on écoute du rock en tous genres depuis qu’on est adolescents. J’aime vraiment beaucoup le hip hop, il y a énormément de hip hop français qui est vraiment très très bon. J’adore aussi Kendrick Lamar, ce qui vient des Etats-Unis.”

Her cherche le cool là où il existe, que ce soit dans le passé ou dans le présent.

 

2/De l’importance du live

Un son léché, des paroles ciselées qui se posent parfaitement sur le rythme, rien ne déborde et le tout semble couler avec une facilité et une simplicité travaillée. Ou quand la précision ne laisserait aucune place à l’improvisation. Mais Her est moins lisse qu’il n’y paraît, le duo n’aime pas reproduire à l’identique ce qu’il a déjà fait. Voici ce qu’ils rapportaient dans une précédente interview : “Nous enregistrons tous nos titres “en live”, ce qui nous permet de capter une énergie de groupe et sur scène, il n’y aura que nos cinq instruments. Nous aimons prendre le risque de nous planter mais avoir la liberté de faire un concert différent à chaque fois.”

Chaque live est différent, les sensations ne sont donc pas les mêmes et c’est peut-être cela qui garantit au public et aussi aux deux musiciens de redécouvrir à chaque fois leurs morceaux, pour mieux les apprécier.

Sur scène comme en studio, tout est affaire de sensations chez Her. Et voilà ce qu’ils nous répondent lorsqu’on leur demande si ce n’est pas un peu “old school” d’enregistrer tout en live.

  • Simon : “En fait on fait un mélange entre de l’enregistrement live et de la production avec ordinateur. Pour nous, quand on écoute un enregistrement, on peut entendre les émotions et le groove, comme on fait de la soul, c’est très important pour nous d’avoir ce groove et cette émotion, la sensation d’un groupe qui joue en live. Sur « Quite like » et « Five Minutes », la basse, la batterie et la guitare ont été enregistrés en live dans la même pièce et je pense que l’énergie de la chanson vient vraiment de là.”
  • Victor : “Et beaucoup de groupes, comme Alabama Shakes, Kendrick Lamar ou Unknown Mortal Orchestra ont toujours enregistré des live, c’est cette sensation qu’on ressent dans les morceaux de Kendrick Lamar avec le saxophone, ou avec Thundercat, le joueur de basse de Kendrick Lamar, qui est vraiment un artiste incroyable. On pense vraiment qu’on ne peut pas obtenir ça avec un ordinateur. Il faut les bons musiciens, une émotion et une dynamique. Donc ça prend du temps, mais un temps qui est nécessaire.”
  • “Ça donne à la musique un supplément d’âme en somme ?”
  • “Exactement.”

 

3/Cherchez la femme

Her, c’est un son sans fioritures, un son qui revient au rythme : le rythme de la voix, le rythme des instruments, comme un battement, une respiration. Un peu comme le battement qui rythme « Five Minutes ».

Pour ceux qui n’ont pas encore succombé aux arrangements suaves du morceau, petite explication de texte du clip et de la construction de l’EP dans lequel le titre s’inscrit :

  • “Et si on parlait de quelques-unes de vos chansons. Les paroles de « Quite Like » paraissent évidentes, avec une vidéo assez sensuelle, assez sexy, je pense plutôt à « Five Minutes ». De quoi parle la chanson ?”
  • Simon : “En fait, l’EP « Her Tape #1 », c’est vraiment comme une histoire, l’histoire d’une relation, depuis la première chanson « Quite like », qui marque les prémisses, le désir, « Five Minutes » c’est la rencontre entre deux personnes, et ensuite « Her » c’est le manque, le cœur de la relation, finalement « Union » c’est la concrétisation. L’EP est vraiment construit à partir de cette histoire, « Five minutes » c’est le moment où vous tombez amoureux […] C’est vraiment le moment où vous réalisez qu’il peut se passer quelque chose avec cette personne.”
  • “La vidéo est assez intéressante, parce que vous y présentez les femmes dans différents rôles, la sainte, la reine, la femme d’affaires et une rappeuse. C’est intéressant parce que vous avez choisi un décor un peu classique, à la française et là une rappeuse apparaît dans le cadre. Comment vous faites apparaître ce personnage dans le décor ?”
  • Simon : “Oui, on l’a fait dans un château près de Paris, c’était filmé de nuit. C’était assez dingue à tourner, toute l’idée est dans la première phrase de l’intro. « La femme n’existe pas – mais il y a des femmes. Pas une seule femme ne peut représenter la femme, pour la dire toute, il faudrait toutes les femmes.” […] il faut évoquer toutes les femmes qui existent pour parler d’une seule femme. […] Le clip vidéo de « Five Minutes » c’est un peu : une seule femme, c’est plusieurs femmes à la fois. Elle porte des vêtements différents mais c’est toujours la même femme. Mais on ne voit pas la même femme parce qu’elle incarne différents types de femmes. C’est globalement l’idée.”

 

Vous ne connaissez pas encore Her ? Vous les connaissez mais vous ne vous lassez pas des vibes mélodieuses qu’ils dégagent ? Regardez la vidéo de Her en Deezer Session : 

 

Tous deux anciens membres du groupe The Popopopops, formé pendant leurs années de lycée en Bretagne, à Rennes, Simon Carpentier a participé à la fondation du festival I’m From Rennes qui aura lieu cette année du 15 au 25 septembre. Deezer vous fait gagner vos places pour la soirée Vice, Garage & Liberté, le jeudi 22. Une soirée pour écouter le meilleur de la scène garage rennaise, pendant 7 heures de concerts électriques.  Jouez pour tenter de remporter une place pour vous et la personne de votre choix : ici !

Her sera aussi à l’affiche du festival, le samedi 24. Né en 2012, I’m from Rennes c’est la rentrée de la scène musicale rennaise, plusieurs jours durant lesquels les groupes rennais investissent la ville. Le festival est devenu un événement pour des groupes qui font leurs débuts comme pour des groupes qui sont déjà plus expérimentés.